Séance du 6 septembre 2009
Sans perdre un instant, les héros poursuivent leur ascension de la Tour. Aranis part en éclaireur. L'escalier mène à des cuisines bruyantes et enfumées. Une douzaine de kobolds s'activent aux fourneaux, sous la responsabilité d'un humain en robe de mage. Aranis, toujours déguisé en drow, pénètre dans la salle, suivi par ses compagnons. Il prétend être un allié de Thoran et lui amener des prisonniers. Mais la supercherie ne prend pas, et les héros sont contraints d'en venir aux armes. En un bond, l'elfe prend position dans l'escalier opposé et crible l'homme de flèches. Il est aussitôt rejoint par Téline, qui achève le magicien de sa lame mortelle, avant que le malheureux n'ait pu riposter ou chercher du renfort. Belrag tente de raisonner un kobold, cherchant à obtenir la reddition du groupe, mais ne parvient qu'à faire fuir la petite créature derrière des tonneaux. Plusieurs kobolds se saisissent de javelines et contre-attaquent à distance; d'autres s'élancent contre les héros, couteau au poing. Paélion se téléporte alors au centre de la mêlée et embrase littéralement la salle, réduisant la plupart de ses ennemis en petits amas de chairs brûlées. Les autres aventuriers achèvent les survivants. Le combat fut bref et relativement silencieux, comparé au vacarme habituel des cuisines. Seul le kobold réfugié derrière les tonneaux est finalement épargné. Belrag l'interroge, obtient quelques informations générales sur les lieux, puis l'assomme et le cache dans un tonneau. Paélion revêt la robe du magicien décédé, s'offrant ainsi un déguisement rudimentaire.
Les héros laissent derrière eux la porte menant au grand hall d'entrée de la tour, et foncent vers les étages supérieurs par un escalier en colimaçon. Au dessus des cuisines se trouve une vaste salle de banquet. Les murs sont recouverts de somptueuses tapisseries, étonnamment bien conservés, datant de l'époque de l'ancien empire du Néthéril . Des humanoïdes de petite taille sont assis autour de grandes tables rectangulaires, certains devant un copieux repas, d'autres plongés dans l'étude d'une grande carte dépliée sur la table. Ils n'ont visiblement pas entendu le combat des cuisines. Aranis, qui ouvre la marche, hésite à profiter de la surprise pour décocher quelques flèches en direction des ennemis. Mais ses compagnons le retiennent, préférant opter pour la discrétion. L'elfe traverse alors silencieusement le palier, continuant son ascension de l'escalier. Il fait signe à ses amis, qui, l'un après l'autre, le rejoignent sans bruit. Au dessus, l'escalier mène à un ensemble de couloirs tapissés desservant des chambres qu'on peut supposer luxueuses à en juger par l'aspect général du plancher, des portes, des boiseries, des tapisseries. En particulier, la porte menant à la chambre située à l'est est dotée d'une serrure arcanique semblable à celles que les héros ont déjà aperçues auparavant. Les couloirs sont gardés par trois rampants obscurs en alerte.
Le combat est cette fois inévitable. Téline engage l'ennemi du couloir ouest, Belrag celui du couloir nord, Namnam invoque l'esprit de l'ours pour bloquer le couloir sud. Paélion et Arnanis couvrent leur compagnons à bonne distance. Mais les choses se compliquent rapidement pour les héros. Deux puissants et terrifiants traqueurs obscurs sortent de deux des chambres pour se joindre à la mêlée. Les créatures d'ombre plongent la scène dans les ténèbres et se rendent invisibles. Les aventuriers sont bien démunis face aux coups dévastateurs de leurs cimeterres en sombre acier. A deux reprises, Téline tombe et ne doit sa survie qu'aux soins intensifs et répétés de Namnam. Un groupe venu des étages inférieurs arrive en renfort, amplifiant encore davantage la mauvaise posture des compagnons. Les nouveaux arrivants sont un mage et des rampants, qui heureusement, ne constituent pas une menace trop importante. Ils trainent derrière eux un prisonnier: il s'agit du conseiller Elessar de l'Ordre de la Flamme Bleue qui a récemment rejoint les ruines de Gardesort. La chance finit par tourner. Le mage ennemi tombe rapidement. Aranis libère Elessar qui récupère son bâton sur le cadavre de son geôlier. Enfin à court de protections ombrales, les ennemis deviennent plus vulnérables. Une fois de plus, les héros en viennent à bout.
Quand le calme (tout relatif) est revenu, Elessar leur explique la situation générale. Les armées ennemies se sont massées à l'extérieur, et ont assiégé le monastère. A l'intérieur, les moines et leurs alliés se sont organisés pour y faire face. Les résistants ont ainsi décidé de former de petits groupes, pour percer les lignes ennemies et tenter de diviser leur adversaires. Elessar a en particulier rejoint un groupe constitué de Hanna, Ralio DeVore, et du clan Darano que le tieffelin a réussi à convaincre. Mais quand ils sont interceptés par une meut de kobolds, Elessar préfère se séparer du groupe. Il parvient à progresser seul jusqu'à la Tour du Sceptre où il se constitue prisonnier dans l'espoir de négocier avec Thoran au nom de l'Ordre de la Flamme Bleue. C'est ainsi qu'il est arrivé jusqu'aux héros qui l'ont finalement délivré.
Elessar emprunte à Paélion son orbe magique pour lancer un rituel de clairvoyance. L'objet pestiféré semble s'accorder aux pouvoirs de Magepeste du conseiller d'Eauforte, agissant à la fois comme focus et catalyseur. Bientôt des images se forment. Les héros assistent, passifs, à la bataille opposant Hanna, Ralio et les Darano, à une horde de kobolds. Les petites créatures écailleuses ont même dressé un Troll qu'ils lâchent dans la mêlée. La régénération des Darano s'avère une défense précieuse contre la violence du monstre. Le groupe allié prend rapidement le dessus. Le Troll tombe et se relève à deux reprises, avant de succomber définitivement. Hanna et Ralio soutiennent efficacement leurs alliés lycanthropes. Les kobolds finissent ainsi par tomber, l'un après l'autre. La vision s'estompe. Dans la Tour, les héros sont rassurés. Pendant ce temps, Téline fouille l'étage et amasse un joli trésor, dont plusieurs pièces d'albâtres qui viennent compléter la collection. Le voleur s'attaque aussitôt à la serrure magique. A force d'acharnement, il parvient à reconstituer le puzzle permettant son ouverture. Il manque cependant une dernière pièce. Aranis cherche quant à lui un passage permettant de poursuivre l'ascension. Finalement assisté de ses compagnons, il découvre un mur pivotant qui révèle un escalier.
L'étage supérieur a été transformé en un vaste laboratoire. Six colonnes d'albâtres sont disposées en cercle. Une des colonnes est visiblement manquante et son absence brise la symétrie du motif. La structure de pierre est parcourue de flammes bleues qui témoignent d'une intense activité de Magepeste. L'ensemble évoque un rituel inachevé et instable. Contre un mur de la pièce, plusieurs tables sont couvertes de livres, de parchemins, de notes . Le mur lui-même a servi de support à l'élaboration de formules magiques visiblement complexes. Contre un autre mur, un prisonnier en haillons est enchaîné et inconscient. Les héros reconnaissent le Père Alendi. Au centre de la pièce, un shadar-kaï fait les cents pas entre le cercle magique et l'étude. Malgré le halo de ténèbres qui l'entoure, on peut lire une tension dans les comportements et les traits de l'humanoïde. Il tient dans chaque main un katar en sombre acier. Les héros sensibles à la Magepeste perçoivent en lui les stigmates de ce fléau. Il s'agit de Thoran, le maître de la Tour du Sceptre.
Les tentatives des héros pour engager le dialogue tournent court. En effet, Elessar, toujours en possession de l'orbe de Paélion, le brandit en direction de Thoran et lui lance un défi, comme une sorte de duel, ignorant tout à coup la présence des aventuriers. Thoran, lui aussi, ne semble plus s'intéresser qu'à Elessar et s'élance contre le mage pour tenter de lui prendre l'orbe, sans y parvenir. Thoran et Elessar désirent la même chose (même si leurs finalités sont différentes), et cet intérêt semble supérieur à tout le reste dans l'esprit des deux fanatiques. L'orbe semble jouer un rôle déterminant dans ce mystérieux dessein. Les héros ne savent donc trop que penser de la situation, ni s'il doivent encore se fier à Elessar. Néanmoins, ils choisissent de concentrer leurs efforts contre Thoran. Ce dernier est alors contraint à se défendre contre les héros et permet donc à Elessar de mettre à distance. Le shadar-kaï dompte la Magepeste dont il concentre l'énergie dans ses lames. La magie de l'ombre se mêle à celle des flammes bleues, rendant ses attaques violentes, douloureuses et paralysantes. Mais la riposte des héros est tout aussi spectaculaire. Belrag et Téline tentent de prendre leur ennemi en tenaille, soutenus par les flèches d'Aranis et les invocations de Namnam. Paélion fait apparaître une impressionnante sphère de feu qui, telle un gigantesque boulet roule littéralement sur le shadar-kaï, en permanence exposé aux brulures de ses flammes. Pendant ce temps, Elessar, à bonne distance, enchaîne aussi les sorts contre lui. Thoran fait alors une proposition à son ancien acolyte. Tous deux pourraient s'allier et qu'ensemble ils ont une chance de vaincre. Dans le cas contraire Thoran prédit à Elessar que tous deux périront de la main de héros. Elessar hésite pendant un moment qui parait durer une éternité pour les aventuriers engagés dans le combat. Quand il prend enfin sa décision, sa fin de non recevoir se matérialise sous la forme d'un rayon de givre qui foudroie littéralement Thoran. Un dénouement inverse aurait sans doute mis les héros dans une situation très difficile, mais conserver Elessar de leur côté leur donne indéniablement un sérieux avantage. Finalement, le maître de la Tour du Sceptre, comme bien de ses lieutenants avant lui, est à son tour vaincu.