lundi 7 novembre 2011
Chute mortelle au Barrage des Crânes
Dans le village inondé du Bac de la tortue, Belrag , Bitul, Enora, Paélion et Namnam, durent faire face à une nouvelle catastrophe. En effet, une immense créature aberrante, une sorte de kraken géant, avait prit d’assaut le temple de Chauntéa. Ses multiples tentacules aussi gros de des troncs d’arbre s’abattaient sur le lieu de culte où de nombreux villageois s’étaient réfugiés. Le monstre, originaire des profondeurs du lac Storval en amont du barrage, s’était probablement frayé un chemin lorsqu’une brèche s’y était ouverte, puis avait dévalé la pente avec les eaux déferlantes du torrent. A peine remis de leurs exploits précédents, les héros tentèrent de prendre les choses en main. Dans un premier temps, ils furent contraints de rester à bonne distance : le monstre était bien plus à l’aise qu’eux dans un milieu aquatique, et la portée de ses tentacules semblait menaçante. Cela était bien sûr au détriment des guerriers du groupe, et leurs premières attaques contre la créature furent plutôt inefficaces. Et ils n’étaient pas au bout de leurs mauvaises surprises. En effet, le kraken dévoila d’étonnantes capacités psychiques. Il prit le contrôle mental de plusieurs aventuriers, les forçant à attaquer leurs compagnons, ou à se jeter dans ses tentacules. Rapidement, ils comprirent qu’ils ne pourraient pas remporter l’affrontement et changèrent de stratégie. Il fallait se contenter de faire fuir le monstre, de le décourager de s’en prendre au village. Les héros adaptèrent leur tactique de combat en conséquence. Ce pari fut payant et au bout de longues minutes d’un combat éprouvant et dévastateur, le kraken renonça enfin et prit la fuite dans des eaux plus profondes. La créature manqua de peu d’emporter avec elle l’un des aventuriers mais ce dernier réussit à se dégager in extremis.
Les menaces immédiates pour la sécurité du Bac de la tortue étaient écartées. Les habittants devraient s’organiser : se regrouper dans les bâtiments plus à écarts ayant échappé à l’inondation, construire des baraquements de fortune, enterrer leurs morts et compter leurs disparus… Bran Fered et certains autres villageois acceptèrent la proposition des héros de rejoindre Fort Rannick. L’entretien du fort nécessiterait de la main d’œuvre, et malgré son éloignement, il constituait un abri sûr qui convenait à certains. Les héros retournèrent donc au Fort. Leur intension était de poursuivre ensuite jusqu’au barrage, pour comprendre ce qui s’était passé, et évaluer les dégâts. La pluie avait enfin cessée, et les eaux du torrent avaient presque retrouvé leur niveau et leur débit habituels. Néanmoins, cette accalmie n’était peut-être que de courte durée. Si le barrage n’avait pas complètement cédé, la brèche qu’il avait très certainement subi, l’avait vraisemblablement fragilisé. Une catastrophe bien pire encore que ce que la vallée venait d’endurer risque encore de se produire à chaque instant.
Les éclaircies permirent aux oiseaux, cloués au sol depuis des jours entiers, de reprendre leur envol en quête de nourriture. Les héros crurent même apercevoir les silhouettes caractéristiques de majestueux aigles géants, dont ils n’avaient vu jusqu’à présent que les cadavres mutilés par les ogres. La Nature elle-même semblait avoir toujours été présente aux côtés des héros dans leur combat contre la Corruption et la Magepeste. Estimant de bonne augure les circonvolutions de ces nobles volatiles et anciens alliés des Flèches Noires, Namnam proposa de faire un détour jusqu’à leur aire située en surplomb du fort. La petite shaman n’eut guère de difficulté à convaincre le reste du groupe. Les villageois qui les avaient accompagnés les aidèrent à dégager le passage qui menait à ses hauteurs. Les héros progressèrent à travers un boyau sous-terrain qui déboucha quelques centaines de mètres plus loin. Ils continuèrent un moment le long d’un chemin à flanc de falaise. Ils durent faire appel à leurs talents de grimpeurs pour atteindre le sommet. L’aire contenait plusieurs nids, la plupart inoccupés. Le combat contre les ogres avait du faire beaucoup de victimes. Les aigles survivants étaient blessés ou affaiblis. Les héros durent essayer à plusieurs reprises avant de parvenir à les approcher. Ils leur fournirent de la nourriture et des soins. Les grands rapaces semblaient dotés d’une intelligence supérieure à la moyenne du règne animal. Ils semblaient également familiers de la présence humaine. De vieux harnais de cuir en lambeaux et d’anneaux rouillés témoignaient d’une époque lointaine où les fondateurs de Flèches Noires devaient les utiliser comme montures. Il fallu néanmoins une bonne partie de l’après-midi à Namnam et ses compagnons pour faire comprendre aux aigles l’intérêt d’une entraide, et les convaincre de se laisser chevaucher. Paélion restaura par magie les harnachements. Commença ensuite le dressage et l’apprentissage difficile. Pour la plupart des aventuriers, cela relevait de la véritable acrobatie et leurs rudiments d’équitation leur semblèrent un acquis bien maigre pour accomplir cette tâche. Néanmoins, à force de persévérance, c’est bien sur le dos de montures ailés que le les héros quittèrent les sommets, et s’envolèrent en direction du barrage.
Malgré le temps plus clément, des vents violents tourbillonnaient encore en altitude, si bien, qu’ils remontèrent le courant à moins d’une quinzaine de mètres au dessus du lit de la rivière. En arrivant devant le barrage, les héros purent en contempler la taille titanesque. Sa démesure et ses origines étaient en tout points comparables à celles des constructions qu’ils avaient pu observer à Port-ponant. L’édifice, à l’image d’un gigantesque bas-reliefs, était orné de milliers de crânes de pierre dont les plus petits mesuraient au bas mot deux mètres de diamètre, et les plus grands une bonne dizaine. Quatre de ces crânes semblaient faire office l’immense vannes sensés réguler le débit du courant en aval. Toute quatre étaient solidement fermées, forçant l’édifice à résister tant bien que mal à l’incroyable pression que l’eau du lac Storval en crue devait exercer sur sa structure. A droite, une brèche s’était formée au sommet du barrage. Un torrent violent de plieurs mètres de large s’y engouffrait puis tombait dans une chute d’eau vertigineuse qui dévalait les parois abruptes de l’édifice.
La présence des héros sur leurs aigles géants fût aussitôt remarquée. Deux vrocs hideux montés par des ogres décolèrent et chargèrent aussitôt. Plus impressionnant encore, les ogres s’étaient attirés l’assistance d’un roc, d’une taille si impressionnante qu’il pouvait broyer ses adversaires entre les griffes d’une seule de ses serres. Au sommet du barrage, d’autres ogres dont un shaman, et même un géant des collines faisaient partie du comité d’accueil. Visiblement interrompus dans leur entreprise de démolissage, les créatures engagèrent à leur tour le combat. Les aventuriers apprirent à leurs dépens les difficultés du combat monté. Sous les coups de boutoir des vrocks, les rochers que projetaient le géant, et les décharges de tonnerre infligés par l’ogre shaman, rester accroché à sa monture devenait un véritable problème. A cette hauteur, toute chute pouvait être mortelle. Bitul fut le premier à en faire l’expérience, mais son endurance surnaturelle lui permit d’encaisser le choc, et de retourner tant bien que mal au combat. Paélion n’eut pas cette chance. Il ne vit que trop tard le roc fondre sur lui, l’arracher à sa monture, l’entrainer dans les airs, et le lâcher dans le vide. La violence de l’impact brisa tous les os du magicien qui y laissa la vie. Sans doute galvanisés par la perte de leur compagnon, les autres redoublèrent de pugnacité. Paélion serait vengé, ou bien ils périraient eux aussi. Il s’en fallu de peu, mais ils réussirent à reprendre le dessus. Ils furent victorieux. Mais pouvait-on vraiment parler de victoire quand l’un des leur avait péri au combat…
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