Séance du 2 Mai 2009
Après une bataille éprouvante, les héros prennent quelques instants de répit, mais la crypte des roturiers n'est pas propice à un repos plus prolongé. Leur fouille du lieu, même par les rituels de Paélion, ne donne rien. Ils poursuivent donc leur progression vers le sud, par un couloir inondé de même nature que celui qui les a conduit jusqu'ici. Après quelques dizaines de mètres, ils sont de nouveau au sec, et face à un embranchement. Ils choisissent le couloir oriental duquel provient une faible lumière. Aranis part en éclaireur, mais ne parvient qu'à entrevoir une vaste salle étrangement calme à travers les interstices d'une porte close à demi rouillée. Les héros ouvrent la porte.
L'ancienne morgue Nethérisse est désormais le sanctuaire du vampire Barthus, prêtre de Baine, et maître de l'armée de morts-vivants des catacombes. Il accueille les personnages de sa voix caverneuse: "je vous attendais". Les restes d'anciens sacrifices ou d'anciens repas sanglants maculent encore les autels et le sol de la pièce. Les héros prennent position, prêts à donner l'assaut, car ils envisagent mal une issue diplomatique à la rencontre. En effet, Barthus saute de son trône et engage le combat. Aranis lui décoche une volée de flèches tandis que Zéloth s'approche au corps à corps. De derrière le vampire, un carreau d'arbalète surgit d'un couloir enfumé. Téline reconnait dans la brume, la silhouette du drow Kalanrar. Belrag et lui, connaissant le danger que constitue l'elfe noir s'il peut agir librement à distance, se précipitent dans sa direction, ignorant le prêtre de Baine. Barthus, quant à lui, parvient à contraindre Zéloth avec son pouvoir de domination: ce dernier se met à attaquer ses compagnons. Paélion et Aranis assènent au vampire des coups à distance, mais le prêtre maléfique semble doté d'un pouvoir de régénération. Le drow finit par tomber, pris en tenaille par ses deux adversaires. Mais Barthus en a profité pour s'entourer d'un périmètre de terre profanée qui renforce son pouvoir de régénération et inflige de douloureuses blessures à ceux qui s'approchent de lui. D'un cri strident, presque un sifflement, il parvient à appeler des renforts. Quelques minutes plus tard, cinq créatures vampiriques font irruption dans le sanctuaire et prennent les héros à revers avec une force de frappe impressionnante. Paélion tombe sous leurs coups, mais il est secouru par Zéloth libéré de sa domination. Les sortilèges du magicien parviennent à éliminer les derniers sbires. Mais Barthus dispose encore de son pouvoir et l'utilise pour contrôler tour à tour chacun des héros. Ses rayons de ténèbres et sa masse d'arme vampirique constituent aussi de dangereuses attaques que Téline et Belrag encaissent tant bien que mal. Téline est le second à tomber, suivi de Zéloth. Leur compagnons tentent de soigner et relever leur camarades, mais face à un adversaire de cette force, leur tentatives sont vaines. Téline trépasse alors que Barthus force Paélion a embraser la zone d'une éruption de flammes. Peu après, Zéloth meurt également, rongé par d'obscures forces nécrotiques, devant ses amis impuissants. Mais le vampire semble avoir épuisé ses pouvoirs et les survivants réclament vengeance. Belrag, au corps à corps avec le prêtre maléfique, résiste à ses attaques, ce qui permet à Aranis et Paélion d'harceler la créature de leurs flèches et leurs sorts. Le combat semble durer une éternité, mais cela semble être à l'avantage des héros, car le rapport de force bascule en leur faveur malgré leur sous-effectif. Finalement, Barthus, mis à mal, tente de fuir sous sa forme de brume, mais la hache de Belrag et les flèches d'Aranis détruisent le monstre avant qu'il n'ait pu rejoindre son cercueil.
Parant au plus pressé, Paélion entame un rituel de préservation des morts, sachant qu'il existe encore une chance de ramener à la vie leurs compagnons tombés au combat. Outre les possessions et les trésors de Barthus, les héros découvrent parmi les cendres des vampires, des morceaux d'albâtre montés en pendentifs. Ils sont découpés selon des formes géométriques qui évoquent un puzzle. Paélion fait le lien avec le motif de la serrure des verrous Arcaniques de la tour du Sceptre, et ses compétences arcaniques lui confirment la nature magique de la fraction de clé dont ils viennent de s'emparer. Encore sous le choc de la mort de Zéloth et Téline, les héros décident de retourner rapidement au monastère.
En chemin, ils croisent l'elfe Hanna et la sœur Cherra. Les deux femmes leur racontent que Kal Clousoro et plusieurs de ces hommes ont fait irruption au monastère, réclamant un droit de passage par les souterrains de la cave, en vue de s'approprier une colonne magique. La rumeur qu'avaient fait courir Téline et Gannt a visiblement été interceptée et interprétée, et semble finalement se retourner contre eux. Sœur Cherra fait entrer le groupe par une fenêtre côté cour, en toute discrétion. La négociation parait mal engagée avec les mercenaires humains. Ceux-ci n'expliquent pas leur motifs, et leur requête ressemble une menace. Clousoro tient le Père Allendi à portée de son arme, et sœur Cherra pense que l'homme de foi sera la première victime d'un bain de sang si un combat devait éclater. Aranis et Belrag ont une idée pour gagner du temps: faire croire à Clousoro que les halfelins rats-garous du clan Darano se sont emparés de la colonne. Ils confient cette mission à Millek qui étaye ses arguments en brandissant la rapière drow du feu Kalanrar. Le bluff de la voleuse fonctionne: les humains se retirent mais prennent le Père Allendi en otage.
Les moines ne disposent que d'un unique rituel de rappel à la vie. Le choix est difficile. Les héros connaissent le sens du sacrifice de Zéloth et savent que son âme est parti rejoindre Amaunator. Il sera mort en héros en servant son dieu, tel un bras armé contre les forces obscures du mal. Le sort de l'âme de Téline étant sans doute moins réjouissant, les héros pensent que leur voleur ne verra quant à lui pas d'inconvénient à passer plus de temps parmi les vivants. Il emportent la dépouille de leur ami Zéloth vers une colline à l'est, face au soleil levant, où ils lui aménagent une sépulture décente. Ils tentent ensuite de prendre un peu de repos, alors que Sœur Cherra ramène Téline à la vie.
La nuit s'avère agitée pour Paélion et Aranis, dont les rêves sont submergés par une nouvelle vision du futur proche, envoyée par dame Saharel. Le tableau dépeint une grande bataille faisant rage au cœur des ruines: elle oppose les armées de Thoran et ses alliées à quelques groupes de combattants qui lui tiennent tête. Mais ce futur est incertain et changeant. L'image de certains groupes, comme celui des morts-vivants, s'estompe. D'autres images semblent changer de camp, comme celle des rats-garous. D'autres sont vacillantes, indécises, comme les drakéïdes. D'autres images ne sont qu'apparitions naissantes, comme une compagnie de nains, ou un groupe formé par le mage Elessar et quelques gardes d'Eauforte. L'avenir des héros eux-mêmes semble incertain. Le lendemain, Paélion parvient à avoir une conversation sérieuse avec sœur Cherra. Celle-ci lui avoue faire partie de l'ordre secret des Harpistes ayant fait serment de combattre le Nouvel Empire du Néthéril. Elle sait depuis un certain temps que Clousoro en était l'un de leur agent. Mais elle pensait que celui-ci aurait fini par s'opposer à Thoran. Leur alliance, même temporaire, est une très grande menace.
Téline, revenu de parmi les morts, se remet de son expérience traumatisante, auprès de ses compagnons, devant un bon bol de gruau. C'est alors qu'entre dans la salle commune du monastère un groupe fort inattendu: le mage Elessar, une vieille connaissance des héros, escorté par quatre hommes de la garde du capitaine Feuilleherse, et accompagnée d'une jeune et sympathique naine, compatriote de Belrag. Namnam (car c'est son nom), se jette au cou de son vieil ami, et lui explique que le clan l'envoie auprès de lui, car la menace de la Magepeste se fait plus pressante. La venue d'Elessar est plus inquiétante. Les bruits sont arrivés à Eauforte qu'un dénommé Thoran serait devenu maitre de la Tour de Sceptre de Gardesort. Le mage était loin de se douter de cela lorsqu'il envoya les héros jusqu'ici, et se sentant coupable, il est venu les prévenir contre ce danger. Il connait ce Thoran de réputation. Comme lui, il a fait partie de l'Ordre de la Flamme Bleue. Mais, à l'inverse de lui, le shadar-kaï utilisa l'organisation non pour aider les victimes du fléau mais pour parfaire la maîtrise de ses nombreux stigmates et utiliser la Magepeste à des fins personnelles, maléfiques et tyranniques. Il fût rayé de l'Ordre.
Nouvelle surprise, en ce début de matinée: le tieffelin Ralio de Vore fait irruption dans le monastère, sous l'emprise d'une légère panique. A l'opposé de son comportement habituel (indifférent voire mélancolique), il parle à toute allure enchaînant des phrases hachées. Paélion parvient à le calmer. S'attablant devant une pinte et retrouvant peu à peu ses habitudes, il leur explique qu'il a passé la nuit dans la tour brisée, dans l'espoir de trouver Dame Saharel, que celle-ci lui est apparue en rêve au cœur d'une grande bataille à venir, et qu'elle lui a donné la mission de réunir des forces, pour sortir vainqueurs de la bataille… Cela confirme la vision des héros.
Mais le groupe décide que Clousoro constitue une menace plus immédiate, surtout s'il parvient à s'emparer de la dernière colonne d'albâtre. Ils espèrent le prendre de vitesse en passant par les souterrains du monastère, et ainsi pouvoir tendre une embuscade à ses mercenaires. Namnam, avec sa bonne humeur d'adolescente insouciante, est rapidement adoptée par le groupe. Elle identifie la zone la plus fragile dans le mur de la distillerie, que Belrag se fait un plaisir de défoncer à la masse. Le passage ainsi exhumé mène à la tombe de Kuryon, en ruine et en partie inondée. Téline ne peut s'empêcher de violer le tombeau du prophète sous les yeux réprobateurs de ses compagnons (même Zéloth doit se retourner dans sa tombe). Ils ne s'attardent pas, et s'engagent dans un boyau obscur où l'eau stagnante leur arrive à la taille (un peu plus haut pour les deux nains, forcément).
Ils tombent nez à nez avec un groupe de kobolds en patrouille dans les galeries. Le terrain est peu favorables aux créatures écailleuses, qui ne parviennent pas à utiliser pleinement leur mobilité et leur attaques concertées. Ils constituent en revanche une cible facile pour les explosions de flammes de Paélion. Namnam invoque l'esprit de l'ours qui se joint aux combattants pour rouer de coups les kobolds. Le combat est de courte durée. Les coups de Belrag et Téline éliminent les plus résistants, les flèches d'Aranis achèvent les fuyards.
Le boyau mène droit aux catacombes, désormais désertes. Clousoro n'est pas encore sur les lieux. Les héros craignent qu'il ne soit parti chercher du renfort. Paélion estime en effet probable qu'il ait besoin de l'appui d'arcanistes pour localiser la colonne rituelle objet de ses recherches. Quoi qu'il en soit, cela laisse amplement le temps au groupe, pour préparer leur embuscade. Téline réarme les pièges menant à la crypte des nobles où les héros disposent la colonne en guise d'appât. Ils se dissimulent dans les niches funéraires et attendent leurs proies. Une heure plus tard, des bruits se font entendre. Aranis estime les arrivants à une dizaine d'individus, qui se séparent bientôt en deux groupes, l'un venant dans leur direction. Un premier piège fait son office. Ce sont finalement deux rampants obscurs, deux mercenaires humains, un gnome arcaniste et un ettercap, qui pénètrent dans la pièce. Paélion entame les hostilités, et les ennemis sont pris par surprise. Le gnome est éliminé par Téline avant même avoir pu agir. Les rampants obscurs profitent de leur mobilité pour prendre les héros en tenailles et leur infliger des coups de dagues sournois. Namnam se livre à un duel à la hache contre l'ettercap. Les humains cherchent à s'en prendre à Paélion et Aranis, mais sont victimes des pièges au cours de leur tentative. Aranis, insaisissable, avec sa grâce elfique, s'éloigne promptement d'eux, et riposte de ses flèches. Les héros mettent leur pouvoirs à contribution dans une vaste chorégraphie qui se conclue par un impressionnant coup circulaire de la hache de Belrag qui met à mal trois adversaires. Alors que la victoire semble acquise pour les héros, le dernier humain survivant parvient à prendre la fuite et alerter le second groupe. Le combat se poursuit donc dans la crypte des serviteurs, adjacente à la précédente. Le couloir entre les deux salles est la scène d'un combat entre l'esprit de l'ours de Namnam et un second ettarcap. Les humains du second groupe prennent la fuite, couvert par deux nouveaux rampants obscurs et un autre gnome arcaniste. Belrag arrive le premier sur les lieux et s'attaque au gnome, qui disparait sous ses yeux. Paélion et Namnam arrivent à leur tour pour aider leur compagnons à éliminer les rampants. Les personnages sont victorieux, mais ne sont pas assez rapides pour couper la retraite aux fuyards. Clousoro et probablement Thoran risquent d'être rapidement prévenus. Le temps leur est désormais compté.
Belrag décline tout crédit pour l'élimination du gnome qui a été entièrement assurée avec brio par Téline.
RépondreSupprimerQuae sunt Caesaris, Caesari.
RépondreSupprimerRectification faite.