Les héros s’accordèrent quelques jours à Port-ponant pour reprendre des forces et renouveler leur équipement. En effet, s’ils comptaient suivre la piste dévoilée par Lucretia, ils risquaient de ne pas revoir la civilisation avant longtemps.
Namnam avait rejoint le groupe. Elle expliqua à ses compagnons les événements qui l’avaient conduite jusqu’ici. Elle partagea tout d’abord les découvertes faites en fouillant les ruines de Gardesort et de la Tour du Sceptre, puis en décryptant les documents de Thoran. Il semblerait que le shadar-kaï Thoran, la lamie Xanesha et une certaine Lucretia œuvraient tous trois de concert, et que la Magepeste fut au centre de leurs préoccupations communes. Toutefois, le despote néthérisse aurait finalement cédé à ses ambitions personnelles… Namnam fit ensuite route vers Point-de-sable dans l’espoir d’y trouver ses anciens compagnons, et de les prévenir de la nouvelle menace constituée par cette mystérieuse Lucretia. Elle y trouva Shalelu, l’éclaireuse elfe. Ensemble les deux femmes firent route vers Port-ponant, où elles retrouvèrent les autres héros, à point nommé pour leur venir en aide contre Xanesha…
Ralio avait réglé ses comptes avec les Couteaux enflammés. Le tieffelin décida de se séparer du groupe, et de s’établir pour un temps dans la région. Des zones d’ombres demeuraient dans l’entreprise de Xanesha, un bassin de Magepeste menaçait toujours la sérénité du village de Point-de-sable… Le barde se rendrait plus utile en restant ici. Et puis, à vrai dire, quitter la civilisation ne l’enchantait guère, pour le moment…
Le groupe était donc à présent composé de Namnam, Belgrag, Bitul, Enora, Paélion et accompagné de Shalelu dont les talents de ranger leur seraient probablement utiles pour le voyage à venir. Ils se renseignèrent sur les contreforts d’Osraunes, nouvelle étape de leur épopée. La chaîne montagneuse, au-delà des contrées forestières de Gulthandor, était sauvage, en majeure partie peuplée de géants et d’ogres. Seule la région des lacs, en amont du fleuve Cèdre, offrait une situation plus propice à attirer quelques explorateurs, forestiers, chasseurs, et autres pécheurs. Ces derniers y avaient fondé le petit village du Bac de la Tortue. Il était protégé des incursions ogres et des menaces venues des montagnes environnantes par un fort d’altitude. Shalelu semblait connaître un peu la région, ou du moins en avait entendu parler, car elle ne s’y était jamais aventurée.
Fins prêts, les héros décidèrent d’emprunter l’ancienne route de Mantétoile vers l’est. De l’ancienne voie commerciale, il ne restait que quelques ruines, que l’on pouvait voir ça et là. Néanmoins, l’itinéraire qui sillonnait entre les mangroves au nord, et les épaisses forêts au sud, restait le moyen de plus efficace de progresser. Le groupe atteignit enfin les ruines de l’ancienne cité de Mantétoile. Quelques pans de murs, des pierres éparses témoignaient de l’existence de métropole. La Magepeste avait détruit, dévasté la région, autrefois si prospère. D’étranges cristaux verdâtres à moitié minéraux, à moitié végétaux comme une résine, parsemaient le paysage en émettant des sifflements dérangeants. Des blocs de terre et de roche avaient été arrachés au sol, et flottaient dans l’air, au rythme d’un tournoiement chaotique. De profondes failles balafraient le terrain. Elles étaient emplies de cette matière liquide et bleue, l’essence-même de la Magepeste.
Soudain, des créatures firent irruption des crevasses, et foncèrent sur les héros. Ils s’agissaient de morts-vivants. Déformés par la corruption de la Magepeste, ils en portaient les stigmates visibles. L’affrontement était inévitable. Les héros devaient donc combattre ses engeances, risquant à chaque instant une chute dans les failles, d’être assourdis par les sons suraigus des cristaux, ou percuté par des blocs de roches en lévitation qui s’abattaient régulièrement sur la scène. Les zombis étaient des adversaires de taille, mais les héros s’étaient préparés à une telle rencontre. Ouvrant de concert, et mettant chacun leurs pouvoirs à contribution, ils parvinrent à éliminer la menace.
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