jeudi 7 juillet 2011

L’infiltration souterraine

Le groupe de héros se mit en route sous une pluie battante et un ciel d'orage régulièrement zébré d'éclairs. Le débit de rivière qui alimentait le lac Fondargile avait sensiblement augmenté, mais le cours d’eau ne débordait pas de son lit, preuve que le barrage en amont faisait toujours son office. En arrivant au fort de Rannick, impressionnante structure fortifiée à flanc de falaise, ils purent observer les signes ostensibles de la victoire des ogres : cadavres à demi dépecés d’hommes et d’animaux, piques arborant les têtes et autres trophées arrachées aux victimes. On pouvait même distinguer les signes de l’activité à l’intérieur de la forteresse : fumée noire et odorante d’un brasier, effluves des eaux usées d’un égout improvisé…

Le climat était à l’avantage des aventuriers qui purent s’approcher des murailles sans se faire repérer par les vigiles ogres qui patrouillaient sur les remparts. Ils trouvèrent sans mal la cascade qui tombait du haut de la falaise, et purent atteindre les rives de l’étendue d’eau agitée qui se formait à sa base. Ils purent estimer la hauteur à laquelle se frayer un passage pour rejoindre les souterrains. Mais l’atteindre était une autre histoire. Escaladant longitudinalement la paroi à la base de la falaise, malgré la végétation et l’humidité, ils purent arrimer une corde pour assurer les nageurs qui allaient tenter la traversée. Le courant s’avéra si puissant, qu’ils durent s’y reprendre à plusieurs fois, avant de parvenir exténués au bas de cascade. Faisant appel à la magie, ils parvinrent à tirer une nouvelle corde qui leur servirait de support pour l’ascension, qui ne fut pas exempte de quelques chutes douloureuses.

Trempés, épuisés, et blessés pour certains, les héros pénétrèrent enfin dans le dédale de souterrains naturellement creusé dans la roche de la falaise. Rapidement, des indices confirmèrent la présence de la tribu de kuo-toas. Et ils ne tardèrent pas à tomber nez-à-nez avec une patrouille de ces petits humanoïdes aquatiques. La diplomatie tourna court : les kuo-toas n’attaqueraient pas les intrus s’ils acceptaient de faire demi-tour, mais ils n’autoriseraient pas qu’on pénètre leur territoire sacré. Les bipèdes à écailles semblaient en effet vénérer une sorte de créatures aberrante des profondeurs qu’ils vénéraient comme un dieu.

Un monstre connu sous le nom de Balhannoth, tapi dans les profondeurs d’une rivière souterraine déclencha les hostilités. La masse tentaculaire combinait les capacités de se mouvoir sous l’eau avec aisance, de paralyser ses ennemis, de se rendre invisible, et de surprendre ses proies en se téléportant derrières elles. Les kuo-toas représentaient également une menace, harponnant leurs cibles et les entrainant dès que possibles sous l’eau ou dans les tentacules du monstre. Le combat fut l’un des plus difficiles que le groupe eut à mener depuis longtemps. Malgré le soutien de Shalelu et des Flèches Noires, l’issue en resta longtemps incertaine. Il s’en fallu de peu de déplorer des morts.

Les héros prirent à peine le temps de souffler et se remirent en route, décidés à profiter de l’effet de surprise. Ils optèrent pour localiser une entrée directement vers les sous-sols du fort, et non donnant sur la cour intérieure, et s’enfoncèrent donc, essayant de conserver le cap dans cet environnement particulier. Mais avec deux nains parmi leurs membres, le groupe n’eut pas de grandes difficultés à s’orienter. Des vestiges du passé témoignaient d’une époque où les galeries étaient utilisées comme passages secrets par les bâtisseurs du fort. Ils arrivèrent à un pont rudimentaire suspendu au dessus d’une profonde faille souterraine. Cette passerelle de cordes élimées et de planches vermoulues n’avait pas été utilisée depuis des décennies, si ce n’était des siècles. Malgré leur prudence, ils furent plusieurs à tomber dans la faille. Le pont lui-même finit par s’écouler. Heureusement, les héros s’étaient parés par des moyens conventionnels ou magiques à cette éventualité… De nouvelles blessures, d’autres frayeurs, mais tout le monde parvint tant bien que mal à atteindre l’autre coté sains et saufs.

Ils continuèrent leur progression jusqu’à une vaste caverne humide et irrégulière qui servait d’habitat au clan kuo-toa. La plupart n’était pas des combattants aguerris, mais tous savaient manier des armes de chasse ou improvisées. Un prêtre récitait une litanie reprise en cœur par toute la tribu. Un autel arborait les offrandes faites à leur dieu aberrant. Les héros tentèrent une nouvelle fois de négocier. Les négociations semblaient bien parties, quand une phrase prononcée, un mot de trop, une attitude hostile fit tout déraper…

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